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LES REVUES ^^93

est qu'on parle de lui. L'orgueil de M"»* de Merteuil est qu'on se taise sur elle... "

A ces fourbes visages, à ces héros vicieux, Laclos n'a, dans son livre, en fin de compte, rien opposé de solide :

" Car si l'Innocence y est représentée, n'est-ce point par cette Cécile de Volanges naïve, sensuelle, pervertie et niaise ; si l'Honneur s'y montre, n'est-ce pas en la personne de ce petit sot de Chevalier Danceny ? Et ce n'est pas tout. Voici la Bonté sous les traits de M™« de Rosemonde, impuissante à prévenir les maux qu'elle prévoit, et la Prudence sous la figure de M™* de Volanges, jouée et ridicule. Voici la Vertu. Elle emprunte le céleste visage de M™" de Tourvel, et elle n'apparaît que pour succomber."

Les Liaisons sont un " étrange livre de cynisme, de fourberie, de libertinage, un livre plein de sentiments feints et déguisés, d'actions scélérates, de gaietés terribles, de maximes impitoyables..., un des tableaux les plus noirs qui aient été peints d'une société " et ce livre n'a pas d'autre conclusion, malgré !a promesse de Laclos qui devait lui donner une suite, que " la mort, la maladie, le couvent, l'exil ".

��A qui lut avec passion le Nègre du " Narcisse ", Le Typhon ou La Jeunesse, à qui s'est rappelé longtemps, après avoir fermé le livre, le goût de la mer et la voix de l'orage, les " abois " des matelots balancés dans la mâture et la creuse résonnance du navire battu par le gros temps, nous signalons une étude de M. Joseph de Smet [Mercure de France, i mai 19 12] où sont racontés les débuts de Joseph Conrad, qui fut, avant de devenir un romancier anglais, marin, capitaine au long cours, frère des " routiers des escales du Sud "...

" Ce très remarquable écrivain anglais n'est pas un Anglais, mais un Polonais de vieille souche et qui avait toutes les raisons

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