144 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
toi qui souffrais des maux de ta patrie autant que des tiens propres, tu élevas ta pensée au-dessus des cris et des râles, des blasphèmes et des sanglots, et, le jour que tu écrivis Robinson^ tu entras dans une anse heureuse, tu touchas à la côte du grand Paradis 1
A cause que je t'ai rencontré dans le petit cimetière de Bunhill Fields, Daniel, j'ai compris mieux tes livres, j'ai senti mieux ta pensée âpre et tourmentée. Ah ! toi, tu n'es pas comme le calme, comme le tranquille Pope : un monde bout dans ton cœur !
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��C'est dans une petite rue étroite et sombre, un peu fumeuse, du quartier de Cripplegate, du côté de Saint-Gilles. C'est là, de Foë, que tu es venu au monde, que tu as grandi, dans la demeure de ton père le boucher. C'est là, dans la paroisse de Saint-Gilles de Londres, que tu passas l'anneau au doigt de ta chère femme Suzanne. Et, ce jour- là, tintait la cloche grêle de l'église 1
Ton grand père, le fermier du comté de Northampton, était venu à la noce ; il marchait appuyé sur un bâton de ses forêts. Tes parents et les parents de ta femme étaient assemblés ; vous marchiez, simples et doux, parmi les musiques. Il n'y eut pas, ce jour-là, de gamin de Cripplegate
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