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Page:NRF 7.djvu/280

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274 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

nous te touchions ? pourquoi nous traites-tu ainsi comme des lépreux ?

VIOLAINE. — J'ai fait un vœu.

MARA. — Quel vœu ?

VIOLAINE. — Que nul ne me touche.

MARA. — Jusqu'à ton retour ici .?

(Silence. Elle baisse la tête)

JACQUES HURY. — Laissez-la. Vous voyez qu'elle a de la peine.

LA MERE. — Eloignez-vous un instant.

(Ils s^ éloignent)

Adieu, Violaine !

Tu ne me tromperas pas, mon enfant, tu ne tromperas pas la mère qui t'a faite.

Ce que je t'ai dit est dur, mais vois-moi qui ai bien de la peine qui suis vieille.

Toi, tu es jeune et tu oublieras.

Mon homme est parti et voici mon enfant qui se détourne de moi.

La peine qu'on a n'est rien, mais celle qu'on a faite aux autres

Empêche de manger son pain.

Songe à cela, mon agneau sacrifié, et dis-toi : Ainsi je n'ai fait de la peine à personne.

Je t'ai conseillé ce que j'ai cru le meilleur î ne m'en veuille pas, Violaine ! sauve ta sœur, est-ce qu'il faut la laisser se perdre }

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