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286 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

s'ils s'abstiennent ; et, s'ils paraissent, ils ne nous divertissent pas extrêmement.

Mais cette occasion-ci n'est pas la bonne pour parler comme il convient du remarquable écrivain qu'est M. Abel Hermant...

��De l'un h Vautre amour ' est un livre un peu long, égal, austère et monotone. Il a l'accent pudique et secret d'une confession. On ne saurait lui reprocher sa teinte grise. C'est bien le ton qui convenait à ce récit de tendresse humaine et d'angoisse religieuse, à cette histoire très simple et constamment attachante d'une âme que le bonheur terrestre vient dépossé- der de sa foi et qui, dans le malheur, ressent le besoin de Dieu. L'auteur a choisi la composition la plus naïve, celle qui permettait à sa pensée de rester le plus près d'elle-même, le plus attachée au sentiment, et d'avancer en se développant de sa propre force. Il serait vain de chercher ici du raffinement psychologique, de la parure littéraire, de l'invention romanes- que. La sincérité emporte tout. Pas une intonation qui soit forcée. Pas un mot qui soit faux. Le drame est posé avec justesse, avec une puissance contenue, quelquefois avec grander. Et l'on est saisi par la gravité des dialogues brefs, chargés de sens, où se trahissent des sentiments essentiels, nourris dans un profond silence.

Jacques Copeau.

» Par Noëlle Roger {Perrin).

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