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LES POEMES 457

sinon chez Jammes. Elle pourra tromper le poète sur la qualité et l'intérêt de ce qu'il chante et l'entraîner à telle erreur ; comme Pontoise ou la Folle 'Journée^ mais elle nous vaudra en retour tant de refrains bien venus.

La cerise commence a rougir ^ mon cœur a t^ avoir plus de peine et les lavandières à rire, le long de l'Oise et de la Seine. *

L'entrain naïf, le balancement puéril des rondes populaires, charme de ses tous premiers li\Tes, Fort les retrouve à vingt ans de distance, aussi purs. A peine une sorte de mélancolie distingue-t-elle ses nouveaux refrains.

j^ux doux zêphirs dans la plaine, que les mains se tiennent, que les coeurs s'éprennent et faisons la ronde

et même invitons toujours, au clair des beaux jours. Us vieux rajeunis avec leurs amours.

Par le vent et sur la lande, qiu les coeurs se tendent, que Pâme se rende, ah ! venez, gémir

vous dont la grande infortune, au clair de la lune, vous fit dans la rende aimer Pune ou Pune. *

Que n'ai-je la place de citer le Dit du pauvre vieux dans le même volume ! Le sentiment médiéval qui est un des traits les plus originaux de ce poète s'y exprime en un émouvant rac- courci. Paul Fort ne cherche point dans le passé à retrouver la lettre, mais l'esprit. Comme il est loin de l'archaïsme !

V Aventure Etemelle marque un effort nouveau pour ordonner ces élans charmants et divers. Je l'avouerai, je m'y sens moins à l'aise. A propos d'une déception amoureuse, voilà que le poète entreprend de conter sa vie, depuis les premiers jours d'enfance, dans une capricieuse narration. Le caprice ici paraît trop ; il déborde sur la substance ; avec ses sautes, avec ses trous, il rappelle singulièrement cette désinvolture volontaire qui nous agace tant dans Namouna et dans tous les vers badins de Musset. On souhaiterait dans le poème ou bien plus de continuité ou

  • La Tristesse de l'Homme, p. 17.

' La Tristesse de l'Homme, p. 154.

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