Aller au contenu

Page:NRF 7.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

46 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Avancé parmi les discuteurs, M. Driize les domina :

— La position de l'aiguille montre qu'elle a été faite sous le train.

M. Papegay approuvait :

— Nous sommes déjà d'accord sur la responsabilité de l'aiguilleur.

A l'ordre discret du Procureur de la République, les gendarmes, contents de revenir aux choses sérieuses de leur métier montèrent à la cabine garder à vue Drahé. M. Driize laissait accomplir cette erreur facile ; puis il troubla les esprits déjà branchés à la même certitude :

— Le signal 22 était fermé. Le mécanicien l'a passé à l'arrêt. Il n'y a pas de doute... Le pétard est écrasé.

M. Dasson discuta vivement :

— Ce n'est pas une preuve absolue. Drahé peut avoir fermé le signal derrière la locomotive et fait l'aiguille aussitôt. On voit parfaitement comment ça s'est passé. Il a oublié que la jonction 2 1 donnait les garages et s'est aperçu trop tard qu'il dirigeait le 129 sur une voie d'évitement.

— Non, dit simplement M. Drûze.

Cela fit une très pénible impression. Il fallait biffer les notes sur calepin, tout recommencer. M. Belaëne priait le commissaire de surveillance :

— Auriez-vous l'obligeance de rappeler le brigadier. Le gendarme détestait que la justice ne fût pas caté- gorique et affirma :

— Moi, quand j'ai dit, j'ai dit.

M. le Procureur de la République perdait une illusion à constater que les inspecteurs manquaient comme lui d'idées nettes. Ils indiquaient leur lassitude en regardant

�� �