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REVUES 5^7

à Mistral. Mais parmi ceux qui le louent, combien ont lu le grand poète dans sa langue ? La plupart, sans doute, eussent pu signer la réponse naïve de M. Brieux !

" — Une appréciation sur l'admirable Mistral ?

On ne peut que saluer, très bas, et regretter de ne pas savoir le provençal. "

De Paris-Journal à propos d'une lettre de Bernard Shaw (sous la signature de M. Gabriel Mourey) :

" Les auteurs dramatiques français n'ont qu'à se bien tenir : leur confrère d'outre-Manche, M. Bernard Shaw, se prépare à les manger tout crus, comme menu fretin.

" Je ne suis pas un pauvre et obscur homme de génie — vient-il d'écrire à M. Lugné-Poe, dans une lettre pleine d'inso- lence et de cynisme que le directeur de VŒttvre a eu l'esprit de rendre lui-même publique. Je suis un reçuin, prêt à dévorer les artistes français et les théâtres français, comme j'ai dévoré déjà — M. Bernard Shaw doit avoir des ancêtres gascons ! — les artistes et les théâtres anglais, américains, allemands, autrichiens et Scandinaves. J'ai beaucoup d'argent et j'en veux davantage. J'ai grande réputation et j'en veux davantage. " Et plus loin : " J'ai la constance d'un requin, aussi bien que sa voracité... J'ai conquis Londres, Berlin, Vienne, New-York et Stockholm, et je conquerrai Paris en son temps. Cela ne vous amuserait-il pas de prendre part à la campagne ? " Enfin, pour conclure : " Vous voyez, je n'ai pas de délicatesse ; mais vous, vous en avez beaucoup trop. Ainsi, la balance est à peu près égale. "

��La mort subite et prématurée de Pierre Quillard a doulou- reusement surpris les amis de la poésie. La Nouvelle Revue Française s'associe ici à leur deuil. Comme Ephraim Mikhaël dont il fut l'ami, Pierre Quillard appartenait, dans la généra-

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