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Page:NRF 7.djvu/550

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544 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

VIOLAINE. — Je t'ai tout dit. Que veux-tu savoir d'une aveugle ?

JACQUES HURY. — Tu ne me donneras pas le change.

VIOLAINE. — Ne parle pas vainement. Je n'ai plus que peu de temps avec toi.

JACQUES HURY. — Il me reste Mara pour toujours.

VIOLAINE. — Elle est ta femme et ma sœur, née du même père et de la même mère, et faite de la même chair,

Toutes deux à ce flanc de Monsanvierge.

{Silence. — JACQUES reste un ?no- ment immobile^ comme essayant de se dominer. Fuis il se rasseoit) JACQUES HURY. — Il n'y a plus de recluses à Monsanvierge.

VIOLAINE. — Que dis-tu .?

JACQUES HURY. — La dernière est morte à la Noël dernière. Aucune bouche ne se présente plus au guichet de l'église nourrice de ce saint monastère.

Nous a dit le prêtre qui leur donnait la commu- nion.

VIOLAINE. — La montagne de Dieu

Est morte, et nous nous partageons l'héritage, Mara et moi.

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