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Page:NRF 7.djvu/602

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59^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

XXIV

Qu'il revienne donc, et s'achemine pas à pas jusqu'à cette veillée de la Saint-Jean où il se remet aux bras de l'été qui danse avec les feux de joie!

Que les souffles furieux et tièdes de l'Equinoxe ébranlent les fondements de la mer, et viennent déclore sous la terre la pâle violette, la rose-mousse et le muguet d'argent ! toi, tu reposes.

Et j'écoute si le vent de la nuit n'est pas toi qui heurtes à la vitre, et dis : je suis là ! comme l'enfant du conte qu'on avait égaré dans les bois, et qui, par miracle, avait retrouvé sa maison, sa maison qui l'attendait toujours, bien qu'on y sût qu'il ne devait jamais plus revenir.

XXV

Ah ! ne t'éveille pas ! Là où tu es, plus rien, pas même l'univers écroulé, ne saurait désormais l'atteindre. Ferme-les, ces beaux yeux, ces yeux qui n'avaient pas de fond ni de limites, sur ce profil si pur, sur le contour de ces joues où plus une veine de pourpre ne circulait, mais qui lais- saient, comme la transfusion d'une lumière inté- rieure, affleurer à leur albâtre divinement modelé par les doigts de la Mort enfantine, l'éclat inextin- guible et voilé de la lampe de l'Ame.

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