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Page:NRF 7.djvu/690

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684 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Le vers lui-même perd de sa sûreté; il devient heurté, creux, parfois faux, inscandable... Le poète ne s'amuse plus.

. . . Puis le coursier vaincu sentant déjà

Que dans ses doux regards entrait V infini sombre

Et qt^il roulait au fond dans les gouffres de P ombre

Se leva sur ses pieds avant de s'endormir

Pour toujours, et frappant la terre et pour gémir

Dans sa voix qui n^ est plus trouvant un cri suprême

Sublime.. '

Ce n'est là que lourdeur, mais il y a pire :

Ce n^ était pas assez d être pareils a toi

Par le rythme ailé, par le chant qui t^ a fait roi.

Ou bien :

Les grands dieux en pleurs dans la brume évanouis

Et l'on se demande ici s'il s'agit d'une audace ou d'une négligence.

Mais ne lisons-nous pas dans les Occidentales, ce vers, qui se prétend alexandrin :

Et les envieux — et Tartuffe, le pauvre homme.

Je cherche en vain dans le Petit Traité de Poésie Française^ évangile orthodoxe du vers régulier, rien qui justifie cette coupe, laquelle, même envisagée comme ternaire, demeure irrémédiablement boiteuse. (Et si j'étudiais maintenant l'eu- phonie, indépendamment de la coupe, je serais bien forcé de reconnaître que les vers de Banville — du moins ses vers épiques — ignorent la musique des mots : ils semblent écrits pour les yeux et bien souvent, les yeux n'y trouvent pas même leur compte !)

' Page 122. Les Loups.

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