82 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
MARA. — Voilà encore qu'elle vient me le prendre !
Voilà qu'elle vient me le prendre à cette heure 1 C'est moi
Qui devais toujours être sa femme, et non pas elle.
Elle sait très bien que c'est moi.
LA MÈRE. — Elle est l'aînée.
MARA. — Qu'est-ce que cela fait ?
LA MERE. — C'est ton père qui le veut.
MARA. — Cela m'est égal.
LA MÈRE. — Jacques Hury L'aime.
MARA. — Ça n'est pas vrai ! Je sais bien que vous ne m'aimez pas !
Vous l'avez toujours préférée ! Oh, quand vous parlez de votre Violaine, c'est du sucre.
C'est comme une cerise qu'on suce, au moment que l'on va cracher le noyau 1
Mais Mara l'agache ! Elle est dure comme le fer, elle est aigre comme la cesse !
Avec cela, qu'elle est déjà si belle, votre Violaine !
Et voilà qu'elle va avoir Combernon à cette heure !
Qu'est-ce qu'elle sait faire, la gnolle ? qui est-ce de nous deux qui fait marcher la charrette ?
Elle se croit comme Sainte Onzemilleviergcs !
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