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Page:NRF 8.djvu/1007

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l'épreuve de FLORENCE 999

ville endormie, mais ce n'est pas dans la nuit morte du passé.

Parois blêmes, parois opaques.. Une colonne lisse, axe d'une place encaissée.. L'arche glauque d'un pont.. Le profil et l'élan de la tour carrée de la Seigneurie.. Si la cité a perdu, de nuit, sa couleur, avec son duvet et sa grâce — sa struc- ture et sa force s'imposent d'autant plus. Pour avoir peu à discerner, vos yeux n'en voient que mieux ce qui demeure encore visible, et même par delà l'aspect... Florence frémit en dedans et l'on peut entendre bruire son frémissement mélodieux: Florence admet cette auscultation nocturne. N'ayez pas peur de vous pencher 1 La surface plombée de l'Arno entrevu n'est que trop prête à bercer votre amour naissante... Vous allez mal dormir, aspirant au réveil.

Pour un premier matin, qui sait .? il faudrait vous conduire à la terrasse extrême des jardins Boboli, à la colline de San Miniato ou de Fiesole... Mais vous redoutez, je le vois, d'avoir à embrasser trop de richesses, trop de promesses de richesse, en un coup d'oeil... Vous souhaitez de ne pas quitter de si tôt le cœur battant de la vivante ville. Vous restez donc à la fenêtre et il vous semble que l'Arno vous apprendra l'essentiel.

Si vous osez déjà juger, voici une cité moins guerrière encore que marchande, moins mar-

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