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CHRONIQUE DE CAERDAL I043

quoi ils se démentent toujours, quand ils tiennent enfin ce pouvoir, qu'ils ont tant envié et tant insulté dans leurs ennemis.

Il est plus fâcheux, pour un auteur, d'être rai- sonnable en politique, d'y mettre une sorte de talent et d'exactitude, comme Paul Louis Courier, peu de fiel et beaucoup de mesure. On ne va pas loin avec un souffle si court. La petite guerre des polémistes finit où finissent les journaux. C'est bien assez que cette espèce de gens et cette espèce de papiers tiennent toute la rue, chaque matin. Vient le soir, qui balaye.

��Bon caractère en politique, peu de caractère dans le style.

Paul Louis Courier gronde un peu, il bougonne, il rioche ; mais toujours petitement. 11 livre, au pistolet, des batailles où il faut le canon. Son mépris de Napoléon, au profit de Bonaparte, est un heureux témoignage d'honneur. On aime une parole d'homme libre, quand tout se tait. Après Sainte Hélène, pourtant, quelle petitesse. On ne doit plus rien mépriser, où la grandeur l'emporte absolument.

Dans la suite, la guerre de Courier contre les Bourbons l'a rendu populaire : mais qu'il s'armât pour la Charte, et que ce fût l'exploit de l'homme

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