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Page:NRF 8.djvu/109

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JULIETTE LA JOLIE IO3

qu'en font à Paris les artistes : le Champagne bu au goulot des bouteilles, les femmes à moitié déshabillées, les hommes ivres. Ils banquetèrent joyeusement. Marcelle peu à peu retrouvait sa gaieté : on eût dit qu'elle cherchait à s'étourdir. Juliette était assise à côté de Ponceau, près d'un des artistes qui lui faisait beaucoup de compliments. 11 la trouva même si jolie qu'il voulut prendre d'elle un croquis, oh ! à la galope, en un rien de temps, entre deux bouchées, pendant qu'on y était, et qu'il avait encore à peu près ses idées. Cougny buvait, buvait ! Il voulait montrer aux Parisiens ce dont on est capable dans les petites villes. Eux ils dessinaient. Lui il buvait en racontant des histoires. A la fin il paya le Champagne. Si on ne le but pas au goulot des bouteilles, ce fut tout de même une Êimeuse noce. Il y avait dans im coin de la salle un piano. Un des artistes alla l'ouvrir, plaqua quelques accords élémentaires, et entonna une romance à la lune dernier-cri. Marcelle se tenait debout près de lui. Pon- ceau, sous la nappe, avait pris la main de Juliette. Les autres allaient et venaient. Cougny était de nouveau très-rouge. Il prit son verre de Champagne, monta sur sa chaise, voulut parler, porter un toast. Il dit :

— Mesdames... mes...

Mais il ne put pas plus finir son " messieurs " que son " sanglant ". Il s'écroula.

��XV

��Presque chaque soir, la soupe mangée, les Frébault allaient chez le cousin Leclerc. Frébault n'avait pas l'habitude de sortir, mais son neveu, si longtemps parti,

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