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NOTES IIO7

traduction de vos opuscules de politique et d'économique me paraissait dans mes moyens, celles de vos comédies me paraissait, elle, sinon au dessus, du moins en dehors de mes moyens. Je ne me sentais pas le Sardou (sk) dont vous aviez besoin... Vous teniez essentiellement à ce que la pensée révolutionnaire qui imprègne votre théâtre et dans le fond et dans la forme ne fût point atténuée, édulcorée, boulevardisée, et vous vous défiiez, avec juste raison, des professionnels du théâtre, plus ou moins snobs et poudrederisés par l'atmosphère où ils vivent, etc. " On est fixé. Quand on admire le théâtre de Bernard Shaw, on lit quand même, dans l'espoir de pêcher quelques faits intéres- sants dans ce marécage de confus raisonnements, où la bonne volonté abonde autant que fait défaut toute espèce de justesse critique. Mais conmient y tenir ? " Certes, en ce théâtre, il est question de tout, nous l'avons vu, mais est-il exact qu'il ne s'y passe rien ? Evidemment non, car il se passe des conversations, des discussions. Et cela, c'est quelque chose. C'est un mode d'action différent de tuer, d'embrasser, de marcher, de courir, mais c'est un mode d'action. Je vois des êtres qui pensent tout haut, qui se dévêtissent (sic) moralement devant le specta- teur. Et cela est une action différente du dévêtissement physique étalé sur d'autres scènes, mais c'est comme lui une action... "

Il se peut que la pensée révolutionnaire de Bernard Shaw risquât d'être " boulevardisée " par les professionnels " poudre- derisés " du théâtre ; mais â coup sûr ses pièces qui sont écrites avee précision, avec soin, n'auraient rien perdu à être traduites par quelqu'un qui sût le français et qui raisonnât de façon plus dégourdie.

J.S. • •

POUR LA BATAILLE.

C'est le titre d'un article qu'un généreux écrivain, M. Gaston

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