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Page:NRF 8.djvu/171

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LES POÈMES 165

Ah ! non ce n'est pas de h joie

Qui fait explosion ainsi :

La joie un feu qui foudroie :

NuJ danger, car la voici :

Cest ce pauvre feu transi

Qui tremblote j opiniâtre

Au son du grand vent dans Pâtre.

Il y a encore là des sautes, des à-coups, mais de brusquerie savoureuse; mais on sent que bat dans ces vers une âme qui se connaît, qui s'examine et pourtant laisse le champ libre à l'inconscient. Faut-il voir là une veine nouvelle de lyrisme psj'chologique ?

Port du canal au clair de lune,

peupRers gris,

grisaille d^eau, de clair de lune et de silence,

(au haut du ciel la lune ronde)

au bord de Peau les peupRers,

entre les peupliers deux tours,

et les maisons dont les façades dures

ont de si doux reflets

dans Ponde. . .

M. René d'Avril qui intitule son livre Les Impalpables * est surtout un poète d'impressions et ne se montre jamais plus subtil que dans l'évocation des pa}'sages.

M. Thomas Braun voit plus dur, voit plus net. Il a lu Jammes, il a lu Verhaeren. Son christianisme est païen et ne quitte pas la terre. Il préfère aux mots sans poids, les plus dessinés, les plus fermes, les plus nettement articulés, les plus solidements construits. Il préfère aux rhythmes fuyants, les plus carrés, les mieux assis sur quatre rimes. C'est un rude gars

' La Phalange.

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