204. LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
ses thèses d'alchimie, sa conversion, sa complaisance aux chimères occultistes. Selon M. Franck, ce ne fut là qu'une crise. Strindberg s'est enfin, nous dit-il, délivré de toute faiblesse romantique. " Du piétisme, par l'athéisme, vers la foi profonde " : tel aurait été son chemin, et nous devrions le rapprocher de Gœthe, qu'à la fin il admirait par dessus tout.
Il se peut que Strindberg ait trouvé son salut ; il ne nous aidera point à faire le nôtre. Quel contraste entre l'agressive assurance de ses affirmations publiques, et le trouble, l'incohé- rence, les fluctuations de son être intérieur. A de telles natures, si promptes à blâmer, à enseigner, à régenter, il faudra toujours conseiller de tourner d'abord leur effort contre elles mêmes, et de changer, comme dit Descartes, " leurs désirs plutôt que l'ordre du monde ". Mais, comme on en peut juger par les débuts de cette vie, une discorde si douloureuse n'est pas née d'un pur caprice, d'un choix gratuit ; plus que tous les vains arguments qui prétendent le justifier, un tel désordre, par sa seule existence, accuse 1'" ordre du monde ", le proclame insuffisant.
��Commémoration Mallarmé.
Sur la façade de la maison N° 89 de la rue de Rome, une plaque de marbre a été apposée le 9 juin. Les mots y sont gravés :
Le Poète
Stéphane Mallarmé
1842-1898
A VÉCU
Dans cette Maison
DEPUIS
L'Année 1875
Autour de Mme Bonniot-Mallarmé, fille du poète, et du docteur Bonniot, son gendre, cette cérémonie réunissait une élite de poètes
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