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Page:NRF 8.djvu/246

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exige impérieusement la qualité du style. La probité de la matière et celle de la forme ncn font qu’une. Ce n’est pas un hasard si le style de Walter Scott et de Balzac est discutable et discuté, tandis que celui des trois autres ne l’est pas.

Enfin le fait que l’auteur ne se déverse pas manifestement dans son œuvre n’empêche pas qu’il n’y soit présent. Seulement cette présence y est introduite elle-même comme une œuvre d’art. Elle s’encadre dans un personnage, et le comble de l’art consiste à faire de ce personnage un vivant comme les autres, non un raisonneur et un didactique, non un Cléante ou un de Ryons, à le placer simplement en un certain point d’équilibre et de vérité qui l’érigé en substitut de l’auteur. Dans Itères et Enfants^ c’est l’oncle Paul. Dans Colomba, Mérimée, Européen cultivé qui présente à des Européens cultivés, amateurs à la fois ironiques et badauds d’émotions fortes et de vie intense, les mœurs primitives de la Corse, a placé comme délégués de ses lecteurs et de lui-même le colonel anglais et sa fille. Dans Madame Bovary, Flaubert, plus ou moins consciemment, a peut-être atteint une note plus subtile et plus pure encore de l’art. Quoi } ce roman amer, où il n’y a que des malheureux et des imbéciles, contiendrait un personnage pour figurer la pensée lucide, la présence observatrice de l’auteur } L’auteur serait ailleurs que dans ces deux " mots d’auteur " qu’on lui a