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242 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

SOUS ses mains, geignait, souffrait, mourut Flaubert. Cette autre question soulevée par M. Bourget : quelle différence y a-t-il entre la littérature à idées et la littérature à thèses (du point de vue du roman, s'entend), on voit qu'elle est en somme contenue dans la précédente. " La littérature à idées, dit M. Bourget, est celle qui dégage de la vie humaine, considérée dans sa vérité, les grandes lois qui la dominent. Son premier caractère est le réalisme de la peinture. Son but n'est pas de prouver telle ou telle théorie. Elle constate, puis elle conclut. La littérature à thèses subordonne au contraire la vérité de la peinture à une démonstra- tion posée a priori dans l'esprit de l'auteur. Elle est idéaliste dans le mauvais sens du mot. Elle vient amender la réalité. Elle l'altère en vue d'un effet total à produire, qui sera la supériorité de tel principe sur tel autre. " Seulement, M. Bourget ne demande ses exemples qu'à la littérature dra- matique (Corneille et Musset, — Voltaire et Hugo) dont l'optique est fort différente de celle du roman. Et cela peut-être parce que, s'il s'était attaché au roman, il aurait dû prendre pour exem- ple de la littérature à thèses, qu'il condamne, ses propres œuvres. Je sais bien que tout roman à thèse, r Etape et Un Divorce comme les autres, sont écrits pour que le lecteur constate d'abord, et pour qu'il conclue ensuite, ou plutôt pour qu'il accepte la conclusion de l'auteur. Mais en réalité,

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