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LE MATADOR DES CINQ VILLES 277

de l'emmener avec vous passer une charmante après-midi de samedi chez votre vénérée Grand'mère à Axe ?

— Non, dit Madame Brindley, pour sûr !

— Eh bien alors ?

Les enfants, après avoir tourné sur leurs pivots, glissè- rent de leurs chaises hautes comme s'ils descendaient de cheval.

— Ecoutez, dis-jc. Ne vous occupez pas de moi. Je m'arrangerai.

— Oui, oui, s'écria Brindley, je vous vois d'ici tout seul en liberté dans cette joyeuse ville et par une après- midi d'hiver. Je vous vois !

— Je resterais à la maison, et je lirais, dis-je, en jetant un regard à la multitude de livres qui garnissait tous les murs de la salle à manger. La maison était tapissée en livres du haut en bas.

— Jamais de la vie, dit Brindley.

Ce n'était que la troisième visite que je faisais à sa maison et aux Cinq Villes. Mais nous étions déjà devenus étonnamment familiers l'un à l'autre. Les deux premières fois, j'étais venu en mission officielle, envoyé par le Musée Britannique en qualité d'expert en céramiques. Cette troisième visite n'avait aucun prétexte ; j'étais venu en ami, pour séjourner du samedi au lundi. C'est qu'en vérité je me sentais attiré vers le singulier pays et vers ses singuliers habitants. Pour moi les Cinq Villes étaient ce qu'est l'Orient pour ceux qui l'ont senti ; elles m'appe- laient.

— Je vais vous dire ce que nous pourrions faire. Nous pourrions le confier au Docteur Stirling.

— Mais oui ! dit Brindley. Ma femme, vous êtes dans

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