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Page:NRF 8.djvu/332

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2,26 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

sensation de la vitalité organisée d'une grande commu- nauté inconsciente d'elle-même ! Je n'aurais rien voulu changer, même dans les événements de la nuit. Je songeais aux chambres qui étaient en haut de l'escalier, au Pot Mousseux ; chambres mystérieuses que je n'avais pas vues et que je ne verrais jamais, chambres cachées dont une âme s'était échappée et dans laquelle deux âmes étaient venues, théâtre d'angoisse et de vains efforts ! Des chambres historiques, certainement. Et pourtant sur les centaines de maisons devant lesquelles nous glissions, il n'y en avait pas une seule qui ne contînt des chambres ennoblies et rendues augustes par des événements aussi impressionnants que ceux-ci par l'angoissante impossibilité où nous sommes de trouver leur explication.

L'humanité toute naturelle de Jos Myatt et de Charlie, leur façon de se comporter dans une crise soudaine, me plaisaient. Leur était-il possible de se conduire autre- ment ? J'entendais encore la lamentation prophétique de Charlie sur la ruine du Club de Football de Knype. Ce n'était pas qu'il ne sentît pas tout ce qu'il y avait de tragédie dans la maison. Il l'avait senti, mais c'était justement parce qu'il l'avait senti qu'il avait exprimé au hasard, sans réfléchir, la première idée claire qui lui avait traversé l'esprit.

Stirling ne disait rien. Toute son attention semblait concentrée sur la conduite de l'auto ; il regardait droit devant lui, et bâillait de temps à autre. Il était beaucoup plus fatigué que moi. En somme j'avais assez bien dormi. Comme nous prenions une courbe pour entrer dans Trafalgar Road et dépassions l'aristocratie en marche vers les églises et les chapelles, il me dit :

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