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332 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

mains, ses blanches anthères. Sa sueur est ce sucre de parfum que quête l'abeille. Le feu de ses yeux, et ses lèvres ouvertes sont l'ardeur de la fleur. Et toute la tige brûle. Mais le sourire, surtout, qui dira toute la vertu du sourire .?

La danseuse ne danse qu'à demi, si elle n'a pas le beau sourire. Le sourire est la danse de l'âme, du désir et des vœux. Le sourire est l'appel de l'amour et la réponse de la vie. Même dans les supplices, quelle espérance est toujours éclose avec un beau sourire ! Il est la couleur de l'élan vers la joie. 11 est le premier don de soi, et le premier aveu. Il est le chant de la grâce juvénile ; le consentement de la fleur, l'inefiùble et muet : Cueille-moi.

Adorable danseuse, tu es la prêtresse de la volupté. Le plus ancien des cultes et le plus heureux, tu l'as porté comme une coupe, et tu le sens encore, à travers les âges. Rien ne touche à la mort, en toi. Tu es l'image de la vie même, et son bond qui chante. Laisse Psyché rêveuse te louer, du temps qu'il lui souvient encore d'avoir été païenne.

De quoi seras-tu prêtresse, ô femme très légère, sinon de la volupté "^ Reine et esclave, tu danses pour l'homme. Et sinon pour lui, pour qui donc danserais-tu }

Quand une femme ne danse pas pour l'homme, quand ce n'est pas lui qu'elle appelle, elle n'est

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