MAURICE MAETERLINCK 429
veront ainsi les ouvrages de Maurice Maeterlinck, ils auront ce même sourire indulgent. Tout au moins liront-ils La Vie des Abeilles et V Intelligence des Fleurs avec l'attendrissement rétrospectif que nous inspirent les vieilles toiles de Jouy, les meu- bles Empire et hes Etudes de la Nature. Ils y recueil- leront le souvenir d'un climat moral qui régna sur l'Europe entière, et dont Maeterlinck aura fixé certains aspects essentiels en des images agréables et démodées, tout comme celles que nous laissa Bernardin.
Eh quoi ! ne resterait-il que cela d'une telle gloire .
La gloire de Bernardin n'est point négligeable, et la comparaison s'impose d'elle-même entre Mae- terlinck et lui. En tcT'w2.nt Les Etudes de la Nature^ cet auteur vieilli dont on ne lit plus guère qu'une bluette charmante qu'il composa en se jouant, apportait une nourriture salutaire au public de son temps, à ce public moyen que Jean-Jacques dé- passait. Son finalisme ingénu calmait les inquiétudes de ceux que la sécheresse d'une morale utilitaire et d'un matérialisme sans grandeur avait déçus et qui, pourtant, se refusaient à faire, même avec Chateaubriand, le voyage du pénitent vers les autels délaissés.
Nos contemporains connaissent les mêmes an- goisses. Les dernières années du XIX* siècle et les premières du XX ont vu la faillite du positi-
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