Aller au contenu

Page:NRF 8.djvu/575

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mériter quelque crédit, nous affirmions que les Poètes de sept ans avaient été écrits au retour de la Commune, ainsi que le Cœur volé, intitulé ici le Cœur du Pitre et entouré par Rimbaud de commentaires d’une pudique et bouffonne ironie, aux fins, sans doute, de ne pas laisser le correspondant pénétrer dans la réalité de son cœur. L’espèce de testament qui se trouve à la fin de cette lettre de juin 1871, et par lequel le poète répudie dès lors ses premiers vers, aurait dû, à notre avis, être exécuté.

La lettre datée de Paris, juin 1872, est de l’époque des Illuminations et de la camaraderie de Rimbaud avec MM. Forain, Richepin, Ponchon. Il avait dix-sept ans. Le séjour rue Victor-Cousin fut très court ; comme l’avait été celui du mois précédent rue Monsieur-le-Prince. Il semble, aujourd’hui, que d’avril à juillet 1872 le poète ait, pour ainsi parler, fait la navette entre Charleville et Paris. Dans Jean-Arthur Rimbaud, le Poète, nous n’avons point parlé de ces courtes présences dans la capitale parce que nous n’en avions pas encore recueilli de preuves matérielles. La découverte de la lettre de juin 1872 nous rend d’autant plus heureux qu’elle fixe aussi la date précise de quelques illuminations : Aube, entre autres.

Août 1912.

Paterne Berrichon.