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Page:NRF 8.djvu/597

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MIGUEL MANARA 591

J'ai tué. Et mes victimes sont noires de mon péché

devant la face de Dieu et ordes de leur luxure, la mienne. J'ai convoité la maison de mon prochain, j'ai même

mis le feu de ma convoitise à la demeure de

mon prochain. Et c'est une maison qu'on ne rebâtit pas avec des

deniers. J'ai fait tout cela. J'ai fait tout cela, mon père.

(Silence.) Et alors une femme se dressa au tournant du

mauvais chemin. Elle était calme comme le songe de l'eau, belle

comme la lumière du miel, innocente comme le rire des tout-petits. Elle me parla de Dieu, elle m'apprit à prier. Le soir, je répétais les mots de sa prière, comme

un enfant. Girolama, c'est le nom de cette femme, mon père. Girolama Carillo Mendoza, c'est le nom de ma

femme, mon père.

L'ABBE. — L'amour de cette femme, de cette

Girolama était très bon. Pourquoi donc es-tu ici, et tout en larmes, don

Miguel Maiiara }

DON MIGUEL. — Cette femme, cette très- douce et très mienne.

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