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742 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Et pour quel pauvre résultat commet-on pareille trahison ! A quel néant intellectuel se réduit une pièce vivante, une pièce intelligente, lorsqu'on en retire le mouvement et l'émo- tion, et qu'on la dépèce en sentences ! Le préfacier a cru devoir nous avertir que " le pessimisme de M. de Curel ne présente à aucun degré le danger que ce terme évoque sponta- nément dans nos esprits ". Pour un peu son choix de pensées nous persuaderait. Et la langue même nous déçoit, comme il était inévitable, malgré les encouragements que M. Schneider nous prodigue. " La portée directe de la langue, dit-il, demeure (chez M. de Curel) solidaire d'une tenue littéraire irrépro- chable, et comme par ailleurs la psychologie de ses héros et la sphère de ses idées empruntent une physionomie en quelque sorte sublimée, il se trouve qu'en élevant constamment le débat et les caractères, M. de Curel parle un langage d'où l'expression vulgaire se voit naturellement bannie. " C'est tout le style de M. de Curel qui " se voit naturellement bannie " de ce pot-pourri.

J. S.

�� ��L'AFFAIRE PJRSIFJL.

Les œuvres de Wagner vont tomber dans le domaine public^ la propriété littéraire et artistique n'étant garantie en Alle- magne que pendant trente ans après la mort de l'auteur. Une campagne est menée par M. Richard Strauss pour faire pro- longer ces droits et pour que Bayreuth puisse conserver le monopole de Parsifal. M. Pierre Lalo écrit à ce sujet :

" Les lois sur la propriété artistique sont également absurdes, barbares et injustes dans tous les pays. C'est leur principe même qui est faux ; le seul principe vrai est celui-ci, qui a été formulé par je ne sais qui : " La propriété artistique est une propriété. " Entendez par là qu'elle a le même caractère absolu

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