Page:NRF 8.djvu/756

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

75° LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

nuancée qu'il ne pourrait sembler alors. Quand d'abord il a défendu, et pied à pied, sa théorie — si bien que son entêtement premier peut faire figure de mauvaise foi ou de sottise — on sent son " quant-à-soi " se détendre progressivement. Vous vous apercevez bientôt qu'il vous suit aussi loin de son point de vue que l'attire votre dialec- tique ; vous le trouvez aussi conscient que vous même, de la complexité, de la difficulté des pro- blèmes de vie et d'art.

Passionné, il veut être juste. Non ! il ne sacri- fiera pas à nos vertus acquises d'ordre, d'affine- ment, de politesse, les vertus instinctives, les vertus inventives, le premier jet de l'être humain ; — mais non pas davantage celles-là à celles-ci, l'intelligence à la nature. S'il montre à une cer- taine barbarie une complaisance marquée, c'est qu'il lui apparaît que la culture s'y trouve con- tenue en puissance et qu'il n'est de greffe vivace que sur la tige d'un plant vigoureux.

A qui la faute si les représentants de la culture lui offrent aujourd'hui si peu d'attrait vivant l s'ils font naître la France à la fin du XVP siècle .? s'ils la suspendent au Latium, lequel se suspend à l'Hellas .? si, dès la fin du XVII P, ils l'enterrent une fois pour toutes ? — s'ils nous donnent enfin le choix entre ces deux alternatives funèbres : " confesser la foi latine ou périr " ^

Mon ami D... n'est pas le seul à regimber

�� �