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LETTRES A FANNY BRAWNE 7I

Je VOUS engage à bien vous envelopper pour venir. Adieu, amour.

J. K.

XXVII

Ma Fanny chérie,

J'ai bien dormi cette nuit et ne m'en porte pas plus mal ce matin. Je recouvre de jour en jour, si je ne m'abuse, un plus complet usage de mes poumons. Plus un coureur approche du but, plus grande devient son anxiété : ainsi, languissant sur les limites de la santé, je sens mon impatience s'accroître. Peut-être, à cause de vous, ai-je cru ma maladie plus grave qu'elle n'est : combien horrifiante était la possibilité de glisser jusque sous terre au lieu de glisser dans vos bras ! Le contraste épouvante l'Amour ! Il faut que la Mort arrive au bout ; l'homme doit mourir, comme dit Shallow, mais avant que tel soit mon sort, je voudrais bien connaître les plaisirs nou- veaux que peut m'offrir une créature aussi douce que vous, après tous ceux que vous m'avez déjà donnés. Accordez-moi encore quelques années de vie et je ne mourrai pas sans faire en sorte qu'on se souvienne de moi. Soignez-vous bien, chérie, pour que nous soyons tous deux en bon état cet été. Je ne me fatigue pas du tout en écrivant, ayant à peine à ajouter une ligne ou deux ici et là:

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