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944 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

cette œuvre est presque entièrement à faire, car Hume, Kant et Renouvier n'ont guère qu'indiqué le problème. La philosophie (et non pas seulement celle d'un Bergson) reste une Taste logomachie. Sur l'infini, sur l'idée de loi, sur l'idée de déter- mination, etc., ce ne sont que des confusions analogues à celles que M. Benda a dénoncées chez M. Bergson, par exemple entre la force et la continuité, ou encore entre la continuité et r indivisibilité. Bref, la langue de la philosophie est à créer, et personne ne songe à entreprendre cette œuvre ; i° parce que nos romantiques inconsciemment s'y opposent, entendant bien que la philosophie reste un assaut des passions, ' ce qui serait beaucoup moins facile avec une langue précise ; 2° parce qu'une telle œuvre est très difficile à faire, comme l'on peut le conce- voir si l'on songe que pour la mathématique, laquelle, depuis 3000 ans, s'applique par profession à la clarté de ses concepts, une vraie critique des idées de fonction, ai infinitésimal, àUncom- mensurable, n'a guère été faite que depuis une quinzaine d'années. Une telle " critique philosophique ", bien différente de l'œuvre bergsonienne, mais que celle-ci pourrait bien avoir préparée et, dans une certaine mesure, facilitée, je souhaiterais pour ma part que M. Benda s'efforçât sinon de la réaliser, du moins de la commencer. Je ne vois personne qui, par la pré- cision et la clarté de l'esprit, la rigueur logique et l'érudition philosophique et scientifique, soit plus qualifié pour cet effort.

C. V.

��OSCAR WILDE : SOME REMINISCENCES, by Léonard Cresswell Ingleby, illustrated (London, T. Werner Lauric).

La position de Wilde dans les lettres anglaises paraît mainte- nant assurée. Ses comédies sont aussi solidement établies au réper-

' Voir le livre de M. Benda : Mon premier testament (Cahier de la quinzaine.)

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