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Page:NRF 8.djvu/995

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DE LA FOI 9^7

Tordre, que je fais pour m'en évader. Je suis devancé ; je suis joué d'une façon infiniment subtile : les crimes par quoi je prétends marquer mon indépendance, on y consent à mesure que je les commets. On attend que j'aie fini. Et mainte- nant je n'ai plus qu'à me repentir. Il n'y a pas d'heure où je ne puisse être reçu. Le prêtre que Dieu a placé pour endurer la longueur de mon absence, au moment où je reviens enfin, consterné et révolté, il ne va pas triompher sottement ; il était là tout le temps ; il a tout vu ; il sait bien ce que je vais dire ; avec un reproche plein d'amour,, il accueille son enfant qui lui rapporte ce lourd fardeau de péchés tout emmêlés les uns dans les autres, cette affreuse récolte qu'il n'y a plus qu'à jeter avec horreur. Son pardon était tout préparé ; il m'absout, c'est-à-dire qu'il dépasse tout ça avec moi et m'accompagne à nouveau dans ma vie chancelante. 11 me rend à la fois tous les biens que j'ai si légèrement quittés, la promesse de la vie éternelle, l'usage des sacrements, la possession de la vérité et l'amour de Dieu pour sa créature. La morale catholique, ce n'est pas une doctrine; je n'ai pas besoin de me hisser à sa hauteur ni de proclamer que je m'y range. Mais elle vient me trouver dans mon humanité, elle vient m'assister au plus bas de moi-même ; elle n'a pas peur de moi ; elle m'écoute ; elle m'essuie la face ; je reconnais sa profondeur comme j'ai reconnu celle

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