Aller au contenu

Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Permettez-moi, à mon tour, de vous dire : « Je n’aurais jamais cru qu’un littérateur anglais pût si bien pénétrer la beauté française, les intentions françaises et la prosodie française. » Mais après la lecture des vers imprimés dans le même numéro (August) et pénétré d’un sentiment à la fois si l’éel et si subtil, je n’ai pas été étonné du tout : il n’y a que les poètes pour bien comprendre les poètes.

Permettez-moi, cependant, de vous dire que vous avez poussé un peu loin ma défense. Je ne suis pas si moraliste que vous feignez obligeamment de le croire. Je crois simplement « comme vous sans doute » que tout poème, tout objet d’art bien fait suggère naturellement et forcément une morale. C’est l’affaire du lecteur. J’ai même une haine très décidée contre toute intention morale exclusive dans un poème.

Ayez la bonté de m’envoyez ce que vous publiez : j’y prendrai un grand plaisir. J’ai