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Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/129

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J’ai dit à M. O’Connell que tout cela était fort niais, et que je croyais qu’un mot de moi adressé à M. Nadar ferait beaucoup mieux. Je vais lui écrire que je t’ai écrit, et que, si je suis absent lors de ton arrivée, il ait tout simplement soin de te faire une visite.

Chacun dit ici : « Je monterai avec Nadar » (ces gens-là suppriment le « Monsieur », la familiarité étant le fait des brutes et des provinciaux). Mais mon opinion et celle des gens sensés est que tous les amateurs de voyages dans le ciel s’éclipseront au dernier moment…

Ce M. O’Connell m’a bien fait rire, il y a quelques jours ; ne s’avise-t-il pas de dire très cordialement à A…, devant plusieurs personnes : « Mon pauvre A…, vous et moi qui sommes du sang de cocus… ». A propos d’A…, ne répète pas mes farces. Ce type-là a failli déjà me procurer plusieurs querelles ; il me surveille jusqu’à ce point d’examiner tous mes papiers.