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Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/139

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demeura-t-il l’incompris. Quand parurent les Fleurs du Mal, sa mère, affinée, lettrée qu’elle fût, se trouva inconsciente, comme interdite devant telles altitudes : naïvement elle nous consultait, Asselincau et moi, sur la réelle valeur littéraire de son fils.

Telle encore j’entendis — et combien de fois — l’excellente mère de Gustave Doré, en cécité non moins opaque devant cet autre génie, ne cessant de rêver pour celui-là le banal talent du dernier de nos barbouilleurs du Journal pour rire.

Si Baudelaire fut de correction parfaite en tous ses rapports avec sa mère, il n’aura pas connu les expansions filiales, et le second mariage de Mme Baudelaire avec le général Aupick viendra infliger à ce sensitif la plus douloureuse des épreuves. Il lui semble là perdre sa mère et, cette fois, ne se sépare-t-elle pas, en effet, de lui ? — Au moment où je trace ces lignes, grand émoi public sur l’arrestation d’un jeune homme