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Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/143

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même défaut de preuves. Pourtant les témoins sont là…

Ici, nécessaire d’insister sur le caractère, l’essence de nos dans bohèmes d’alors qui, réalisant, en fait, phalanstère, familistères, rêves de Saint-Simon, Fourier et de mon cher halluciné Jean Journet l’apôtre, ébahiraient, me dit-on, nos générations d’aujourd’hui.

Tout en commun, sans réserve, sans secret, nos existences individuelles n’en faisant qu’une, nous vivions en pleine clarté, comme sous une coupole de verre, dans une intimité de toutes les heures et de toutes les minutes à laquelle rien n’eût échappé. — D’où l’inattendue révélation…

Dès les premiers temps de notre rencontre, nous n’avions pu manquer d’observer la réserve de Baudelaire sur certain chapitre, son indifférence ou froideur glaciale au moindre leste propos ; encore ne laissait-il