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Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/98

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collections des incomparables eaux-fortes. De tel élan obstiné de solidarité humaine chez Baudelaire, je retrouve touchant témoignage dans les deux lettres qui me restent de Méryon, le pauvre grand artiste qui, après avoir anéanti lui-même ses planches en une crise de désespoir, se libéra par une fin tragique de sa lamentable vie. Aujourd’hui, devant la surenchère affolée sur chacune de ses épaves, je suppute navré ce que représenteraient pour lui, en liasses de billets de mille, les quelques louis de nos apports d’antan.

Paris, 25 février 1860.
Monsieur,

Ayant été informé par M. Baudelaire que, sur sa proposition, vous aviez bien voulu souscrire à mon ouvrage sur Paris, je vous en envoie un exemplaire, vous priant de m’en faire tenir le prix (que je vous soumets ci-dessous) à tel moment et par telle voie qu’il vous plaira.