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Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/97

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d’un grand fou qui cherchait une fille à adopter. »

Et ce n’est pas seulement l’esthète affiné qu’on retrouvait encore fidèle à ce chevet de la rue Saint-Georges, d’où notre lamentable Manet nous racontait, la veille même de sa mort, tout le détail de ses beaux projets de relevailles, pendant que notre regard souvenir atroce — sondait, sous l’arceau de la couverture gonflée par l’appareil de pansement, la place de la jambe tranchée l’avant-veille dans l’anesthésie, sans que le pauvre cher soupçonnât encore, et jusqu’à son dernier souffle, l’ablation…

De même au second plan le dilettantisme de Baudelaire, quand il mit toute son âme à soulever de la misère le génial aquafortiste Méryon, s’agitant, remuant tout et tous jusqu’à un ministre dont avec Banville et Champfleury — auquel je suis heureux de marquer ici un bon point — il harcèle la souscription à quelques