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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/123

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flambées de magnésium ; mais nous n’avions pas encore les lampes si propices inventées depuis et l’usage du magnésium, sans parler de la fumée, présentait nombre d’inconvénients.

Je tentai de tamiser ma lumière en plaçant une glace dépolie entre l’objectif et le modèle, ce qui ne pouvait m’amener à grand’chose ; puis plus pratiquement je disposai des réflecteurs en coutil blanc, et enfin un double jeu de grands miroirs répercutant par intermittences le foyer lumineux sur les parties ombrées. J’arrivai ainsi à ramener mon temps de pose à la moyenne diurne et finalement je pus obtenir des clichés à rapidité égale et de valeur tout à fait équivalente à celle des clichés exécutés quotidiennement dans mon atelier.

Je ne m’arrêterais pas sur ces essais et la gradation de tâtonnements élémentairement indiqués par le moindre sens pratique si nous n’avions vu, il y a peu d’années, deux photographes, dont l’un très connu, s’entre-disputer à outrance devant les tribunaux la priorité de procédés appliqués et divulgués nombre d’années avant leur prise d’armes.

La permanence, à chaque tombée du jour, de cette lumière alors peu usitée arrêtait la foule sur le boulevard et, attirés comme phalènes à la lueur, nombre de curieux, amis ou indifférents, ne pouvaient ré-