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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/126

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taires, deux de ci deux de là, vont faire pour nous office de locomotive, la main déjà tendue sur les barres d’appui du wagonnet.

À remarquer l’irréprochable politesse de ces ouvriers résignés sous nous aux plus humbles travaux et dont la convenance en remontrerait parfois utilement à messieurs les commis, petits ou gros, de nos administrations publiques.

A peine avons-nous pris place sur le wagonnet qu’un long coup de trompe résonne sous les voûtes en signal de marche, pour être répété de loin en loin devant nous, à mesure que nous avançons, par d’autres sonneurs à leurs postes. Nos quatre coureurs nous ont déjà poussés en avant — et nous voilà partis sur nos rails de toute la vitesse de ces huit jambes, avec un roulement de tonnerre qui ne nous empêche pourtant d’entendre ni le grondement sourd des voitures qui circulent au-dessus de nos têtes, ni le fracas des plaques qui retombent derrière nous l’une après l’autre sur les « regards » à peine dépassés. — Par toute la ligne que nous avons à parcourir, dessus comme dessous, sur nous la consigne veille.

Il n’est que temps de nous apercevoir qu’il fut sage de nous précautionner d’un vêtement supplémentaire. L’atmosphère moite que nous traversons