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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/144

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J’ai été à même, pendant quelque quarante ans et plus, de suivre ces observations, chaque jour, du matin au soir, et il me faut reconnaître qu’à côté de maintiens parfaitement dignes, dans l’orthodoxe et viril insouci de leur image, il m’est arrivé de rencontrer chez certains de nes militaires des afféteries, des mièvreries déconcertantes.

Mais j’ai également portraituré bon nombre d’officiers étrangers, Italiens et de toutes nations, et je reconnais bien vite que ces porte-fer exotiques ont dans leur procédure de toilette et de mines des façons et allures où les nôtres auraient encore bien à apprendre.

Mais où s’est montrée à moi dans son paroxysme la démence de coquetterie chez le mâle, c’est, — dussé-je contrister quelques consciences — chez deux… pasteurs anglicans !

Jamais — jamais ! je ne rencontrai chez créatures femelles pareille science d’accommodements et de stratégie cosméticale : un écœurement…

Comment pourrais-je oublier celui-là surtout qui m’apparut une fois dans tout l’éclat emprunté de ma mère Jézabel, si outrageusement rosé que je ne pus résister à la tentation du constat ?

Sous prétexte de détacher de sa joue un atome de