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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/143

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imaginé, comme suprême, décisif moyen d’entraînement, d’adresser à leurs électeurs leur photographie, leur propre image de marchands de paroles ? Quelle vertu d’attraction ces gens-là peuvent-ils donc supposer en leurs visages honteux, où toutes les bassesses, toutes les laideurs humaines s’arborent, où suent la bassesse, l’ignominieux mensonge, et toutes les dénonciations physiognostiques de la duplicité, de la convoitise, du péculat, de la déprédation ?

N’est-elle pas le comble de la monomanie égotique cette hallucination qui ne doute pas d’enlever le suffrage de tous les cœurs par la présentation de pareils museaux ?

Et s’il eût prévu le dernier coup de pied de cette application, Niepce n’en eût-il pas reculé ?

Il est indiqué que certaines professions sembleront devoir développer plus que d’autres chez l’individu le culte de soi-même et l’infatuation. — Naturellement le comédien arrive ici en tête, et il n’est ni à s’en étonner ni à le reprocher : c’est une conséquence professionnelle.

Immédiatement après l’acteur, je suis bien forcé de dire que se présente l’officier.

La stricticité méticuleuse de l’ordonnance qui impose l’incessante surveillance des moindres détails de la tenue ne serait-elle pas là pour grosse part ?