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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/168

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« … Tout manquait à la fois, hommes, matières et temps. » Il fallait tout créer, « … vaincre à chaque pas la résistance même de la nature, l’inertie de la paresse et de l’insouciance, les obstacles de la malveillance. »

Dans ce rapport, véritable bréviaire patriotique, et rapidement, car il n’a lui-même temps à perdre ni à faire perdre, Fourcroy expose que des fabriques d’armes, immédiatement et par tout le territoire improvisées, ont déjà répondu aux premiers besoins : Paris lui seul a fourni ou mis en état cent cinquante mille fusils.

En neuf mois, douze millions de livres de salpêtre ont été livrées, lorsqu’on en obtenait à peine un million par année moyenne. — Vingt-quatre heures suffisent dorénavant pour la fabrication de trente milliers de salpêtre.

Notre aciérie, jusque-là tributaire des autres peuples, s’émancipe d’un coup et devient nationale. Partout nos ateliers de fabrication se multiplient : on crée les canons en fer de fonte.

Le télégraphe — « ce nouveau courrier révolutionnaire » — inspire et impulse d’un même souffle les mouvements de nos armées éparses, en même temps qu’il nous impose l’étude et la fabrication méthodique du flintglass que nous empruntions à l’ennemi, lequel ne devait lui-même chaque fois sa composition qu’au hasard.

L’école d’aérostation de Meudon construit des bal-