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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/179

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vrai blond belge. — Et comme, le nez en l’air, il tenait sur moi braquées les deux escarboucles de ses lunettes, si luisantes qu’on n’entrevoyait rien au travers, — je lui dis :

Toi — c’est Toi qui as fait le Traité de Photographie ?

— Oui !

— Tu n’es qu’un petit menteur ; c’est ton grand-père…

Depuis, et sans arrêt jusqu’à sa mort, combien d’années — trop tôt écoulées aujourd’huit — de gaie, douce, fraternelle amitié, sans que jamais l’ombre d’un nuage ait entre nous passé.

Il avait mérité la belle et joyeuse humeur qui appartient de premier droit aux consciences tranquilles, et il était d’ailleurs de ces sages qui veulent que le rire soit le propre de l’homme bien portant. Toujours allègre, agité et bruissant comme un papillon de ver à soie devant sa ponte — et de fait n’en fut-il pas toujours là ? — ce Flamand, ce Gantois avait toute l’exhubérance sympathique du Wallon : Rops, Rops lui-même ne fut jamais plus étincelant, plus vivant de cette belle et bonne vie des honnêtes gens. — Hélas ! de mon pauvre Monck, puis de