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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/202

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délaissé la direction du journal d’Houssaye, l’Artiste, — le bon d’Arnaud qui voulut bien être et fut mon maître.

Nous en trouverons ainsi plus d’un autre en cette élite, abandonnant tout pour marcher vers la nouvelle étoile : — Tripier, le fils des Codes, que nous appelions » le Baron », l’alter ego de Leclanché, surnommé « Farouchot », traducteur de Cellini ; — Gustave Le Gray, désertant la peinture pour propager la méthode sur papier que Poitevin, notre bienfaiteur à tous, venait d’inventer ; — puis d’autres zélateurs encore, Moitessier, Taupenot, Fortier (un teinturier), — et les deux frères Olympe et Onésyme Aguado, non moins passionnés et infatigables qu’Edouard et Benjamin Delessert et mon très cher condisciple Edm. Becquerel, qui n’était pas encore assis à l’Institut dans le fauteuil paternel qu’il transmettra à son fils ; — tous chercheurs obstinés, déblayant notre route et nous dépistant chaque jour des procédés nouveaux, des perfectionnements que Bareswill et Davanne, modestement et précieusement enregistraient marquant les points de la partie que jouaient les autres.

La poussée était universelle. Sans parler de l’émerveillement qui ne se rassasiait pas de produire l’image sans avoir jamais passé devant l’école du Dessin, l’apprentissage le plus sommaire se trouvait toujours suffisant pour faire mal : les délicats n’avaient qu’à chercher au delà. Comme dépense, l’en-