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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/217

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Disderi a laissé, même en dehors du monde photographique, le souvenir de la fortune la plus considérable qui ait été faite à une époque qu’on pourrait appeler l’âge d’or de la photographie. Il réalisait en une seule de ses années ce qui suffirait même à l’heure présente à assurer l’avenir d’une famille, et cette prospérité semblait ne pouvoir jamais s’épuiser ni se ralentir.

Finalement, cet homme qui avait gagné nombre de millions, s’éteignit il y à quelques années dans une détresse profonde du côté de Nice où, malade, impotent, il était finalement venu s’échouer, ne vivant plus que grâce aux secours de quelques confrères avertis[1]. — Devenu presque complètement aveugle et sourd, il est mort sur le seuil de l’asile où l’Assistance publique allait le recueillir.

Un certain génie intuitif avait poussé ce Disderi l’un des premiers vers la porte que la photographie venait d’ouvrir si large à tous les non classés.

D’origine évidemment plus que modeste, privé de

  1. Nous citerons ici en première ligne la charité de M. Numa Blanc fils, de Cannes.