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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/228

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né pour grand geste. L’univers entier, dont l’Épiscopat fait partie, n’ignore que tel vaillant photographe à tous crins est grand surtout par ses œuvres : or il ne sortira jamais de son atelier un portrait où le quincaillier du coin n’ait l’allure majestueuse d’un maréchal de Saxe ou le geste altier du Grand Condé jetant son bâton dans les rangs ennemis.

Lazerge, pris d’un feu subit pour la photographie, n’avait pas eu grand’peine à faire partager son enthousiasme à son confrère et ami Dallemagne. Un atelier spécial, fut immédiatement installé dans le coquet petit hôtel Dallemagne, derrière les Invalides.

Mais « décoratif » né de par sa limite de stature, Lazerge n’eût eu garde de se tenir pour satisfait de la reproduction pure et simple de ses contemporains, ainsi que banalement elle s’exécutait ailleurs. Il avait été fouiller les grandes époques où, comme me disait Veuillot : « … on nous donnait une architecture par règne !… » — et il avait choisi divers modèles de cadres de très haut goût, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, — du Louis XIV surtout : avec Louis XIV, Lazerge devait naturellement mieux s’entendre.

Les copies de ces cadres exécutées en grand, chaque modèle qui se présentait était bon gré mal gré fourré derrière une des ouvertures, campé en une pose de majesté congruente, et par les rinceaux, bossuages