Et il sut en effet réaliser des sommes énormes. — Je suppose qu’il dut savoir aussi largement les dépenser, car ses allures de grand seigneur n’étaient point une affectation vaine. Il était né la main ouverte, et ouvert aussi était son délicat esprit autant que son aimable visage.
A un de ces moments de fatigue que nous connaissons tous si bien, Silvy fut traversé de l’idée de céder sa maison anglaise. Il m’en vint parler à Paris, et sur son invitation j’allai lui rendre sa visite à Londres.
Mais avait-il déja abandonné son projet à peine conçu, par une des bizarreries de son esprit mobile qui semblaient lui donner une grâce de plus ? Quoi qu’il en soit, il ne m’en parla point pendant mon court séjour ; je restai sur la même réserve, et on se sépara tout amicalement, sans avoir soufflé mot de l’affaire. — Ce trait ressemblait fort à Silvy : peut-être aussi un peu à moi.
Mais il me parut que sa délicatesse se sentait malaise du dérangement inutile qu’il avait causé. — Au moment de l’adieu, il voulut absolument m’offrir un écrin contenant l’unique daguerréotype connu de Balzac, qu’il tenait de Gavarni. Nul présent, assurément, ne pouvait m’être plus agréable.
Quest devenue cette maison de si grande envergure alors, et dont le nom ne vient plus à nous ?