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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/246

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Qu’est devenu ce Silvy triomphal et rayonnant ? En quelles mains toutes ces splendeurs ! Où la riche tapisserie de Charles le Téméraire ? Où « la Reine » de Marochetti ? Où Marochetti lui-même ?… — Au moins, la mort qui nous fauche accorde-t-elle du temps aux choses…

Dans cette nomenclature, très à peu près chronologique de nos « primitifs » et de nos disparus, liste que j’essaye d’évoquer, éloigné de tous documents, avec mes seuls souvenirs, j’ai dû oublier plus d’un méritant. J’en demande mon pardon à la mémoire de ceux qui ne sont plus, comme aux survivants.

L’un de ces derniers arrivés et le dernier parti, Walery, a laissé de récents et surtout trop de bons souvenirs pour que son nom puisse ici nous échapper.

Walery — de son nom comte Ostrorog — était né dans la Pologne Russe, — celui des trois tronçons que les émigrés dénomment la Pologne du Royaume.

Comme plusieurs autres individualités remarquables dans les successives émigrations de ce brave peuple qui ne se reconnaîtra jamais vaincu, le comte Ostrorog avait été élevé au Corps des Pages, à Saint-Pétersbourg.

Nous le retrouvons, pendant la guerre de Crimée,