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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/251

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sourire des paupiéres, exagérer selon le mode de Mésopotamie cette lèvre lippue toujours en ayant pour le baiser, exaspérer la puissance de cette nuque de proconsul, — sans négliger de crêper davantage et floconner ce que Jules Janin appelait « sa tignasse » et sans oublier, dernier détail, de réduire encore la conque de la microscopique oreille.

Mais s’il s’en rencontre devant lesquels cela va, comme on dit, tout seul, la nature ayant d’avance si bien arrangé les choses à notre profit qu’elle se trouve faire notre besogne et qu’on ne sait plus si c’est la charge qui est le portrait ou le portrait qui est la charge, — comme par exemple, chez un Champfleury, — combien va-t-il être moins commode de garder vestige de ressemblance en travestissant l’orientale beauté, la sérénité Olympienne de Théo !

N’y a-t-il pas encore là quelque chose qui ressemble à une impiété dont il fût, tout au plus, à l’irrévérence d’un Scarron ou d’un Offenbach, permis de faire litière ?

Et il en est bien d’autres encore avec qui l’impertinence quelle qu’elle soit ne suffira point. Comment le crayon malhabile, butor, pourra-t-il jamais traduire en la langue la plus vulgaire les délicatesses, la finesse exquise de Branville ?

Et comment enfin déduire l’individualité si personnelle, comment l’étrangeté si naïvement et parfaitement sincère de cet alambiqué Baudelaire, né