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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/26

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quand j’étais photographe

vouloir bien m’accorder de ne pas me juger au premier mot comme un fou ou un impudent, — de m’écouter, de m’entendre sans vous récrier…

— Allez !

— Et je dois aussi vous demander, messieurs, de ne pas me faire l’honneur de me prendre pour un inventeur. Je ne suis qu’un jeune homme, fort ignorant, et ce n’est pas du tout une découverte que j’ai la prétention de vous apporter. Ce n’est qu’une simple trouvaille, un hasard, une rencontre de laboratoire. — Vous serez du reste surpris de la simplicité, de la banalité de la chose : je parle de ma trouvaille en elle-même, au point de vue scientifique, non quant à ses conséquences. — J’y ai été tout naturellement amené par les dernières expériences publiées sur la photophonie. Je me suis dit : si les résultats obtenus par MM. Graham Bell et Summer Tainter ont établi que tous les corps peuvent rendre le son sous l’action de la lumière, pourquoi nous refuserions-nous à accepter de la lumière elle-même ce que nous offre la lumière ?

— Et ?…


Ici, nouveau silence : — puis, avec résolution, le regard plus encore bien en face :

— Monsieur, admettriez-vous, seulement pour un instant, comme par hypothèse, que si, par impossible (— mais ce n’est pas à moi de rappeler, surtout