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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/25

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gazebon vengé

Caselli aux recherches de la télégraphie autographique. C’est là surtout…

— Mais quel âge avez-vous donc ?

— Hé ! monsieur, je vais avoir mes vingt ans.

— Vous ne paraissez même pas cela. — Mais, voyons : vous êtes ouvrier électricien, vous êtes studieux, certainement intelligent, vous avez connu mes amis « Farouchot », mon ami Ader ; vous avez été ici et là : bien ! — Mais ce n’est pas seulement cela que vous êtes venu me dire ?

Ici, un temps de silence. — Le jeune homme est hésitant, timide, embarrassé. — Enfin, par un très visible effort :

— Monsieur Nadar, je ne me permettrai pas de vous dire pour quels motifs c’est vers vous que je suis venu ; pourquoi c’est vers vous, vous seul, que je devais venir — et j’y serais revenu tant que je n’aurais pu parvenir à vous approcher : je ne trouve rien de bas comme la flatterie et je ne voudrais pas vous sembler un flatteur…

Je dus, à cet endroit, froncer le sourcil et il put s’en apercevoir :

— Avant tout, monsieur, je vous supplie de ne pas me prendre pour un orgueilleux, ce que je n’ai aucune raison d’être ; mais ce que je suis venu vous exposer est tellement… extraordinaire, tellement en dehors, même pour vous, de tout ce qui est reconnu admis, classé, catalogué, que je dois avant tout vous adresser une prière : celle de